Après l'échec des différents messianismes politiques promettant le bonheur collectif en ce siècle, la philosophie revient à la question du bonheur personnel. Les enfants de ceux qui jugeaient cette question méprisable parce que "bourgeoise" s'en préoccupent à nouveau. Mais qu'est-ce que traiter philosophiquement du bonheur ? On ne saurait se contenter de quelques conseils pour atteindre la vie heureuse, car on ne traite philosophiquement un sujet qu'en en dévoilant premièrement les aspects problématiques. Il ne s'agit donc pas ici d'un recueil de "petits conseils pour un grand bonheur", mais d'un examen rigoureux des questions préliminaires à sa recherche. Si le bonheur est désirable, est-il pour autant raisonnable de le rechercher ? Il faut d'abord évaluer les fondements de ce désir, puis s'interroger sur la légitimité morale d'une telle recherche. Le bonheur est-il une aspiration simplement naturelle qu'il faut concilier tant bien que mal avec des exigences morales et sociales ? Ou bien est-il la finalité même de notre vie éthique ? L'étude de ces questions suppose de recourir à un certain nombre de notions abstraites, ce qui ne l'empêche nullement d'être résolument tournée vers l'action, vers une éthique du bien-vivre. Dialectique de la morale du plaisir et de celle de la loi. "Le but de l´homme est d´être heureux : Jésus-Christ n´est venu que pour nous en donner les moyens" (Bossuet). Préface du père Pascal Ide.